ATLANTA - La carrière de hockeyeur de David Perron continue de se dérouler à la vitesse grand V. Il y a deux ans à peine, l'attaquant sherbrookois prenait part au match des étoiles de la Ligue junior AAA du Québec, à Joliette. Choix de premier tour des Blues de St. Louis en juin dernier, Perron s'apprête à participer à la rencontre d'étoiles des joueurs recrues de la LNH.
"Je réalise tout ce qui m'arrive, a-t-il affirmé, vendredi, peu de temps après son arrivée en Géorgie. Je ne cesse de m'établir des objectifs ambitieux, que je m'efforce d'atteindre. Des objectifs que je garde pour moi.
"Si je vous avais dit en début de saison qu'un de mes objectifs était de me retrouver ici, vous m'auriez trouvé stupide. Pourtant, j'ai toujours eu en tête de prendre part au match des étoiles des recrues."
Perron, âgé de 19 ans, ne manque pas d'ambition, ni de confiance en ses aptitudes. C'est ce qui lui permet de brûler les étapes comme il le fait depuis qu'il a évolué dans le midget B.
"Si on m'a choisi pour faire partie des meilleurs espoirs, c'est que j'ai ma place. Je me présente ici avec l'intention de me mettre en évidence. Je veux être un des meilleurs jeunes sur la glace."
Perron, son compatriote québécois Kristopher Letang, des Penguins de Pittsburgh, ainsi que 14 autres joueurs de première année de la LNH vont disputer un match trois-contre-trois de deux périodes de six minutes chacune, samedi, avant le concours d'habiletés des grandes étoiles.
"Les commentaires n'avaient pas été positifs à la suite du match quatre-contre-quatre, l'an dernier, a fait remarquer Letang. Le jeu va être plus ouvert, ça va patiner. On va essayer de fournir un bon spectacle aux amateurs."
Perron et Letang ont hâte de côtoyer les grandes vedettes de chacune des associations. Les recrues vont partager le vestiaire avec les grands, une autre nouveauté cette année.
Le joueur que Perron aurait souhaité le plus rencontrer n'y sera toutefois pas. Il s'agit d'Alex Kovalev du Canadien.
"C'est mon joueur préféré, je ne m'en cache pas. J'aurais aimé le rencontrer. L'autre, c'est Pavel Datsyuk des Red Wings de Detroit. Il m'impressionne à toutes les fois que je le vois jouer. Cette saison, j'ai eu l'occasion de l'affronter."
Déception passée
Perron, qui a 18 points à sa fiche en 35 matchs, a dit connaître de bons moments chez les Blues, même si on le laisse parfois de côté. Comme ce fut le cas à San Jose, jeudi.
"L'entraîneur (Andy Murray) m'a expliqué qu'il voulait utiliser des joueurs plus fiables défensivement, a-t-il relaté. On me parle de ma défensive depuis le début de la saison. C'est frustrant à la longue de toujours se faire dire la même chose. Mon dossier des plus et des moins (plus-10) est un des meilleurs de l'équipe. Je ne dois pas être si mauvais.
"Ca forge le caractère. J'essaie de ne pas m'en faire avec ça, a-t-il repris. Je garde un bon moral et je tente d'avoir du plaisir dans ce que je fais."
Perron a tourné la page sur la déception qu'il a eue de ne pas avoir été repêché par le Canadien. Il n'est pas sans savoir qu'on reproche à l'équipe de lui avoir préféré l'Américain Max Pacioretty.
"Je n'en veux pas au Canadien. Ils ont Guillaume Latendresse, Maxim Lapierre, les frères Kostitsyn, Carey Price. Trevor Timmins (directeur du recrutement) a choisi les meilleurs jeunes selon lui, dépendamment des besoins à combler. C'est sûr que j'aurais aimé que le Canadien me repêche. Mon père n'était pas content sur le coup, mais c'est chose du passé."
Passage obligé
Pour ce qui est de Letang, âgé également de 19 ans, il s'agit d'une belle récompense pour lui après avoir commencé la saison dans la Ligue américaine.
"C'a été une bonne chose finalement que je sois cédé à l'équipe-école, a-t-il avancé. Il y avait six défenseurs devant moi et on m'aurait peu utilisé. Je me suis beaucoup amélioré à Wilkes-Barre. Et je continue de progresser depuis mon rappel."
Letang, un défenseur à caractère offensif, s'illustre au cours des séances de tirs de barrage. Il a déjà un tableau de chasse de gardiens fort garni: Mikka Kiprusoff, Roberto Luongo, Ryan Miller et Tim Thomas.
"Il y a des joueurs que ça rend nerveux, moi je ne le suis pas du tout", a-t-il souligné.
Letang, originaire de Montréal, a raconté comment s'était passée la première fois que l'entraîneur Michel Therrien a fait appel à lui.
"C'était à Calgary et la fusillade se prolongeait. Il est venu me voir et m'a demandé si je pouvais battre le gardien (Kiprusoff). Je lui ai répondu, 'ben oui voyons'."
Depuis ce temps, la question ne se pose plus. Letang est presque toujours un des trois joueurs utilisés.